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Lutte contre la sclérotinia

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La sclérotinia est une maladie induite par Sclérotinia sclérotiorum, un champignon qui peut infecter de nombreuses cultures dont le colza et le tournesol  (408 plantes hôtes dénombrées selon Campariol, 2002). Sur colza, l'intensité des attaques varie beaucoup d'une année à l'autre et d'une région à l'autre. Des conditions spécifiques doivent en effet être réunies pour que la maladie se développe de manière importante. Dans ce cas, les pertes peuvent atteindre 10 q/ha (Cetiom). 
Si la lutte chimique à base de carbendazime a depuis 1978 permis de limiter efficacement l'effet du sclérotinia sur colza, ce fongicide est interdit depuis 2009 du fait de l'apparition de résistances et seuls quelques fongicides chimiques resteront autorisés (carboxamides, triazoles, strobilurines). L'actualité est donc à l'adaptation des stratégies de lutte. 

Le pathogène

Biologie de Sclérotinia sclerotiorum - mode de contamination

Les sclérotes représentent la forme de conservation de Sclérotinia sclérotiorum. Ces nodules noirs de quelques millilmètres d'épaisseur sont constitués de mycélium très condensé. Très résistants, ils peuvent vivre dans et à la surface du sol pendant 5 à 10 ans.

Au printemps, une courte période douce et humide suffit à déclencher son cycle. Le sclérote germe pour donner du mycélium (l'attaque des racines est alors visible au niveau du collet) ou former des apothécies si la température est supérieure à 5°C et l'humidité élevée pendant 10 jours environ. A maturité, chaque apothécie libère en quelques jours entre 2 et 30 millions d'ascospores. Véhiculées par les courants d'air elles atteignent tous les étages foliaires de la parcelle et des parcelles voisines. 

Cependant, la colonisation de la plante ne survient que si les pétales sont touchés et si l'humidité relative est favorable à la germination des ascospores sur les pétales (humidité relative de 92% au moins). Les pétales stimulent en effet la germination des ascospores et la pénétration des tubes germinatifs dans la plante de colza. Le filament mycélien colonise le pétale en trois jours et ce dernier se nécrose. La chute de ces pétales sur les feuilles des étages inférieurs contribue à étendre la colonisation au reste de la plante. (voir symptômes). En fin de cycle, Sclérotinia sclerotiorum forme des sclérotes dans les tissus contaminés. Ces derniers en tombant au sol assurent la conservation du pathogène et la contamination de la parcelle jusqu'à la prochaine attaque. 

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Conséquences sur la culture

Par sa forme très résistante de conservation dans le sol, le Sclérotinia représente une menace de longue durée pour la culture du colza. Sa nuisibilité est accrue si l'assolement amène trop régulièrement sur la parcelle une culture sensible. Dans ce cas, le sol "s'enrichit" en sclérotes à chaque culture sensible. Les contaminations intervenant au cours de la première moitié de la floraison sont celles qui conduisent aux pertes de rendement les plus importantes. En moyenne, les pertes sont estimées à : 1 q/ha par tranche de 10% de plantes touchées. 

Au delà de 20% de plantes contaminées, les pertes sont de 3 q/ha par tranche de 10%. 

Faites le compte : -5 q/ha lorsque 30% des plantes sont contaminées, -11 q/ha à 50%!!

 

Symptômes

Dégats sur noeud nécrose des pétales infectés puis tâche de pourriture blanchâtrescl%C3%A9rotinia2.png sur le limbe des feuilles et la tige. Cette nécrose précoce interrompt l'alimentation des siliques et entraîne un échaudage. 

En cas d'infection des plantes par les racines (mycélium issu de la germination des sclérotes à la surface du sol), on observe le développement d'un amas mycélien blanc au niveau du collet. Cette attaque entraîne le plus souvent un échaudage suivi de verse. 

 

 

Favoriser les pratiques agronomiques

Malgré leur capacité de résistance, les sclérotes de Sclérotinia sclérotiorum, disparaîtront progressivement du sol en l'absence de colza ou d'une autre culture hôte. Dans les zones sensibles, il est donc recommandé d'inscrire le colza dans une rotation et de limiter le développement des adventices dicotylédones, sensibles au sclerotinia. 

 

Un fongicide biologique

Découvert en 1947, Coniothyrium minitans est un champignon du sol qui parasite les sclérotes et les détruit dans un délai de 1 à 2 mois selon les conditions climatiques. La firme allemande Prophyta a développé le Contans®, un fongicide biologique composé de millions de spores de ce parasite. Il est actuellement homologué en Allemagne, Suisse, USA et France (traitement du sol et sclérotinia). 

Appliqué avant semis, Contans® WG réduit le taux de contamination de la parcelle de 10% (essais menés en Allemagne) et son efficacité est accrue s'il est associé à un fongicide chimique. 

Privilégier une utilisation raisonnée des fongicides chimiques

L'utilisation systématique en préventif du Carbendazime a inévitablement entraîné la sélection de souches de Sclérotinia résistantes. Aujourd'hui, si le carbendazime n'est plus autorisé, la lutte chimique à base d'autres molécules reste possible. A condition toutefois de ne traiter que les situations à risque très élevé et de favoriser l'alternance et les associations de familles chimiques. 

Développé par Terres Inovia, le kit pétales est un outil d'estimation du risque sclérotinia : des pétales sont mis en culture en boîtes de petri sur milieu nutritif sélectif de Sclérotinia ; on lit par décoloration du milieu, si le champignon est présent ou absent. Cet outil présente cependant l'inconvénient d'être relativement lourd d'utilisation pour une utilisation au champ. 

La grille de risque est également un outil d'estimation du risque sclerotinia dans les parcelles : une grille à points de 12 paramètres relatifs à la parcelle, aux conditions de culture, à la météo. On déclenche le traitement si le total des points >100. Cette méthode a cependant tendance à sur-estimer le risque. 

La solution des colzas apétales ? 

La sélection de colza sans pétale est plus inhabituelle. L'idée est originale et censée puisque le pétale est le premier vecteur indispensable à la propagation de la maladie dans la plante. Cette idée n'est pas abandonnée mais reste à concrétiser. 

Références

Colza d'hiver. Cahier technique. Terres Inovia.
Les quatre phases de Sclerotinia sclerotiorum. Oléoscope, n°61 - 16-17.
Brun H., Bautrais P, Renard M., 1983. Importance de l'humidité relative de l'air et de la température sur la contamination du colza par Sclérotinia sclerotiorum. In 6ème congrès international sur le colza. GCIRC ed. Tome II, 897 - 902.
Campariol, 2002. Fongicides colza : le sclérotinia fait de la résistance. Semences et Progrès. n°110 - 174 - 176
Lamarque C., 1983. Conditions climatiques qui favorisent le processus naturel de la contamination du colza par le Sclérotinia sclerotiorum. In 6ème congrès international sur le colza. GCIRC ed. Tome II, 903 - 907.

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